Stanislas de Boufflers
1738 - 1815
La bergère
Chanson
Texte:Oeuvres mêléesde M. le Chevalier de Boufflerset M. le Marquis de VilletteA Londres, 1782(Source: Google)Version digitale: Marc Szwajcer
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La bergere________
Air: Du mot pour rire
Dans de riches appartemensOn a vingt meubles différensUn ſeul m'eſt néceſſaireMieux qu'un ſopha doréMon petit réduit eſt paréD'une ſimple Bergere.
L'étoffe en eſt d'un blanc ſatin,Elle a de la fleur du matinLa fraîcheur printaniere.Le luſtre en eſt auſſli parfait,Que le jour même que j'ai faitL'eſſai de ma Bergere.
Dans des contours bien arrondis,Entre deux couſſins rebondis,Mon bonheur ſe reſſerre;J'aime à m'y ſentir à l'étroít.Et chaudement, quand il fait froid,Je ſuis dans ma Bergere.
Le jour, la nuit, ſans embarras,Joyeux, je goûte dans ſes brasUn repos ſalutaire.Avec délice je m'étends:Ah! quel plaiſir quand je me ſensAu fond de ma Bergere.
Je n'en ſors qu'avec des regrets;Souvent j'y rentre, & j'y voudroisReſter ma vie entiere.Je lui ſais plus d'un amateur;Mais c'eſt moi ſeul qui, par bonheur,Me ſers de ma Bergere. |